Les 10 pubs marquantes du Québec

Un article intéressant dans LaPresseAffaires.com écrit par de Olivier Bourque que je désirais partager avec vous: Les 10 pubs marquantes du Québec.

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23 mai 2008 – 17h13
LaPresseAffaires.com

Voilà un exercice pas commode: trouver les 10 pubs les plus marquantes dans l’histoire du Québec. Certains spécialistes se sont pliés au jeu : Emmanuelle Garnaud-Gamache, productrice et animatrice de l’émission Invité de marque, Jean-Jacques Stréliski, véritable gourou publicitaire au Québec, Luc Dupont, professeur de publicité à l’Université d’Ottawa et René Gendreau, professeur à HEC Montréal. Il s’agit d’une liste et non un classement et ce n’est surtout pas… scientifique.

Labatt


(Lui, il connaît ça! et On est six millions, faut se parler)

Citées par tous les analystes, ces deux publicités de Labatt s’inscrivent à l’intérieur d’un mouvement global où le Québec a affirmé sa culture et son identité. D’autant plus qu’elles ont été conçues par Jacques Bouchard, père mythique de la publicité québécoise.

La première – Lui, il connaît ça – est vue par les spécialistes comme la publicité la plus importante du Québec. Et ce, bien sûr, en raison de la présence d’Olivier Guimond, véritable superstar de l’époque. Mais, il y a plus, indique Jean-Jacques Stréliski. «Cette pub a une résonnance identitaire, elle a donné une fierté aux Québécois», souligne-t-il.

 

Pour l’autre intitulée On est six millions, faut se parler, on a droit à un vrai retour dans le temps, l’année même où le Parti Québécois a été porté au pouvoir. Flottent quelques odeurs de mari pendant cette Saint-Jean-Baptiste de 1976. Très typée, «audacieuse et résonnante», souligne Emmanuelle Garnaud, elle est indissociable de la période des grands rassemblements.

Labatt 50 (1976)

Familiprix (Ha ! Ha !)

Encore ici, un chouchou des spécialistes. Cette campagne publicitaire, véritable phénomène de société, a surtout permis à Familiprix de différencier son nom avec son concurrent Pharmaprix. «Les Québécois croyaient à tort que la chaîne n’existait plus», indique Luc Dupont.

Pour René Gendreau, cette campagne a fait bouger les autres majeurs de l’industrie. «Jean Coutu s’est réajusté, Uniprix a également changé sa façon de faire, ça donné un grand coup», dit-il. Parfait en pharmacien pince-sans-rire, Sylvain Marcel a également gagné ses gallons de star avec la campagne.

 

Producteurs de lait du Québec

(Le lait franchement meilleur, la campagne blanche et À deux c’est mieux)

La campagne des producteurs de Lait du Québec s’est véritablement envolée à partir des années 80 avec les publicités mettant en scène un jeune acteur comique du nom de…Normand Brathwaite.

Dans le milieu des années 90, les producteurs frappent encore plus fort et ressortent des vieux tubes des boules à mites lors de la campagne blanche. «Cette campagne a freiné le chute du lait au Québec», affirme Luc Dupont.

Pour Emmanuelle Garnaud cependant, c’est la dernière campagne – À deux c’est mieux – qui est la plus réussie. Une publicité vibrante, collective et civique qui a plu énormément.

Le lait - Signe (2004)

Pepsi

(Campagne avec Claude Meunier)

Voici une campagne qui a fait époque. Dans les années 80, fort de son succès avec Ding et Dong, l’humoriste Claude Meunier devient l’image de Pepsi. En moins de temps pour déboucher une bouteille, la multinationale dépasse sa concurrence Coca-Cola au Québec.

«Pepsi a marqué un grand coup avec cette campagne car l’entreprise a adapté son message au marché québécois», dit Luc Dupont.

Tout le monde se rappelle la pub dans laquelle Meunier joue un hockeyeur, en interview d’après-match, avec l’ex-analyste Lionel Duval. Un moment d’anthologie.

Bell

(M. Bell avec Benoît Brière)

Benoît Brière alors jeune comédien se voit confier par l’agence Cossette le rôle de Monsieur B. Reviennent à intervalles, des personnages loufoques, des tricotés serrés, des immigrants russes ou le fameux beau-frère nous vantant les services de Bell dans plus d’une centaine de concepts.

«C’était à l’origine pour créer un capital de sympathie avec une entreprise qui avait été monopolistique très longtemps», dit Luc Dupont.

Pour René Gendreau, la force de cette publicité, résidait dans l’attente de la suite. «C’était comme un feuilleton, un téléroman, on avait hâte de connaître les autres publicités».

McDonald’s

(J’aime McDo)

Joconde - McDonald'sEst-ce que vous saviez que le slogan «J’aime McDonald’s» a été inventé ici au Québec? Affirmatif. Fruit de la collaboration entre la multinationale et l’agence Cossette, la mythique phrase a été utilisée plusieurs fois sur des panneaux-réclames dans la province mais également un peu partout dans le monde.

«Il s’agit d’une des premières pubs québécoises à s’exporter et à remporter des prix internationaux», dit Emmanuelle Garnaud-Gamache.

Celle-ci affectionne plus particulièrement celle de la Joconde dont le mystère entourant le sourire est dorénavant résolu : elle aussi aime McDonald’s.

 

Club Med

(Campagne de panneaux-réclames)

Autre campagne de panneaux-réclames, celle du Club Med a donné un grand coup dans les années 80. L’entreprise a utilisé divers slogans montrant la dichotomie entre la vie stressante des grandes villes et le cadre relaxant dans les clubs Med. D’une entreprise presqu’inconnue, elle devient une majeure dans l’industrie.

Violence conjugale

(Publicité réalisée par Jean-Claude Lauzon)

Voici une publicité percutante réalisée par un des plus réalisateurs les plus doués du Québec, le regretté Jean-Claude Lauzon. Après un fondu noir, on voit apparaître la comédienne Louison Danis ensanglantée qui se cache d’un mari violent. Accompagnée d’une ballade de Marjo, la publicité marque les mémoires.

D’autres pubs de la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ) sont aussi remarquables. On pense à celle de Projet Orange, qui utilisait les vraies images d’un jeune perdant la vie au volant de sa voiture à 200 km/h. Ça donne froid dans le dos.

Honda

(Campagne publicité avec Martin Matte)

On ne change pas une recette qui fonctionne. La campagne pub de Honda conçue par l’agence Bos avec Martin Matte s’appuie sur le même modèle que celle de Pepsi ou Bell. Un porte-parole connu, un humour décalé et au bout du compte beaucoup de visibilité et de notoriété. Encore plus, c’est la qualité de la campagne qui impressionne Jean-Jacques Stréliski. «C’est tellement ciselé, c’est très bien fait», dit-il.

 

Renault 5

(Le Schnac, ça s’attrape)

L’histoire de cette pub est complètement loufoque. Cossette décroche tout d’abord le contrat de la petite voiture française presqu’inconnue en Amérique du Nord. Jean-Jacques Stréliski trouve un slogan totalement insolite «Le Schnac, ça s’attrape» inspiré du nom du film de Richard Lester «Le Knack ou comment l’avoir». «Je voulais exprimer le sentiment de conduire une Renault», dit le principal intéressé.
Le succès est total, Renault vend alors autant de la Cinq au Québec que partout en Amérique du Nord. Cossette profite du succès et deviendra la grande agence que l’on connaît.

D’autres pubs marquantes :

Loto-Québec

(Campagne avec Michel Courtemanche)

Une des rares publicités d’ici à avoir été primée à Cannes. Loto-Québec envoie le comique de l’époque, Michel Courtemanche, se balancer sur un lustre. On s’en rappelle encore.

Gadoua

(Avec Lise Dion)

Lise Dion se transforme en Madame Gadoua. Sa présence et son humour vont permettre à la boulangerie de devenir un majeur au Québec : le chiffre d’affaires passe de 3 M$ par année à 80 M$ – également aidé par la distribution du produit à Montréal. C’est ce qu’on peut appeler l’effet Dion.

 

Jean Coutu

(Le… Jean Coutu)

Jean Coutu a toujours été fort en publicité. On se rappelle tous du «On trouve de tout même un ami». Mais le pharmacien frappe encore plus fort avec les dernières campagnes pubs de Bos, celles mettant en scène différents Jean Coutu. Une publicité d’une efficacité «remarquable», selon Emmanuelle Garnaud-Gamache.

 

Desjardins

(Pop-sac-a-vie-so-cep-fi-co-pin)

Les plus matures s’en rappelleront. Devant un tableau d’école, une jeune Marie-Josée Taillefer récite une suite de mots qui représente les institutions du Mouvement Desjardins. Pour se rappeler, très facile, répétez à la maison : Pop-sac-a-vie-so-cep-fi-co-pin !