Article: Des pubs québécoises dans les jeux vidéo Xbox

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Afin de compléter mes récents billets concernant la publicité dans les jeux vidéo, je vous soumets l’article de Jérôme Plantevin, journaliste Les Affaires, qui reprend la nouvelle de sur Léo et Choc

Jerôme, merci encore de couvrir ces nouvelles, ça aide beaucoup à faire avancer et à démystifier notre industrie. Je suis d’ailleurs un de tes fervents lecteurs..

 

—– Début article (disponible sur les affaires.com) —–

Des pubs québécoises dans les jeux vidéo Xbox

00:00 | Les Affaires,

Les Canadiens regardent moins la télévision, les jeunes surtout, alors pourquoi ne pas tenter de les rejoindre ailleurs ? Dans les jeux vidéo, par exemple.

C’est ce que font depuis le 30 juillet dernier la Fédération des producteurs de lait du Québec (FPLQ) et ses deux agences de publicité, BBDO Montréal et Touché!phd.

Elles ont commencé à passer – pour une durée de trois mois – des annonces de Léo et Choc, les deux héros de la plus récente campagne promotionnelle de la FPLQ, dans des affiches présentes dans une vingtaine de jeux, tels que Need for Speed (un jeu de course), Tony Hawk’s American Wasteland (un jeu de planche à roulettes) et MLB 2K7 (un jeu de baseball).

Un placement publicitaire bien ciblé

” Les Québécois dont la console Xbox est branchée à Internet auront ainsi l’occasion, pendant qu’ils parcourent virtuellement des circuits automobiles ou des terrains de baseball, de voir les deux mascottes “, dit Yannick Manuri, stratége médias numériques chez phdIQ, la division numérique de Touché!phd.

” Le jeu vidéo est une des plateformes populaires auprès des 12-34 ans. Nous avons choisi d’y être présents, au même titre que sur Internet “, ajoute M. Manuri. Les publicités de Léo et Choc sont dynamiques, c’est-à-dire qu’elles peuvent changer en tout temps.

Pour réaliser ce coup publicitaire, Touché! phd et BBDO ont fait appel à l’américaine Massive, spécialiste du marché en croissance de la in-game advertising, c’est-à-dire des publicités dynamiques insérables dans les jeux vidéo.

Massive joue le rôle d’intermédiaire entre éditeurs de jeux et annonceurs. Elle s’entend avec les éditeurs pour qu’ils prévoient, durant la conception du jeu, des emplacements consacrés à un affichage publicitaire dynamique. Grâce à sa technologie Web, Massive se charge par la suite d’exploiter ces espaces en y insérant des annonces. La firme verse aux éditeurs une partie des revenus publicitaires tirés des contrats avec ces clients annonceurs.

La technologie utilisée dans la in-game advertising permet de cibler la diffusion des annonces. ” Par exemple, il est possible de passer des publicités en fonction du lieu de résidence du joueur “, explique M. Manuri.

Ainsi, seuls les joueurs québécois pourront voir les publicités Léo et Choc.

Un eldorado en devenir

La publicité interactive intégrée dans les jeux vidéo est en plein boom. Les dépenses publicitaires devraient être multipliées par cinq d’ici 2012, dépassant deux milliards de dollars américains, selon la société de recherche Parks Associates. Entre 60 et 75 % des revenus proviendraient de la publicité dynamique.

Ces perspectives de croissance ont récemment suscité les convoitises. Google, l’ogre en devenir de la publicité numérique, a acheté Adscape Media, un spécialiste du secteur. Quelques mois auparavant, Microsoft avalait Massive pour plusieurs centaines de millions de dollars américains. Enfin en juillet, un groupe de capital-risqueurs investissait 25 M$ US dans IGA Worldwide, un autre spécialiste de la publicité dans les jeux vidéo.

” Ces jeux représentent une plateforme publicitaire très intéressante, car elle garantit aux annonceurs de pouvoir diffuser leur message dans un environnement captif “, dit Justin Townsend, président d’IGA.

En 2006, aux États-Unis, 35 % des joueurs admettaient que les publicités diffusées dans les jeux vidéo influaient sur leur décisions d’achat.Le quart des joueurs avaient remarqué les publicités et les trois quart estimaient que l’insertion de publicités rendait le jeu plus réaliste.

Un jeune marché qui a ses limites

Le marché de la in-game advertising n’en est qu’à ses débuts et a encore plusieurs limites, reconnaît M. Townsend.

Peu de jeux vidéo comprennent des emplacements publicitaires dynamiques. Par exemple, ce n’est que l’année dernière que Massive a réussi à convaincre Electronic Arts, le leader mondial du jeu vidéo, d’intégrer des espaces publicitaires dans ses jeux. En mars, Massive était en mesure de diffuser des publicités dans une cinquantaine de jeux sur Xbox et Xbox 360. D’ici la fin de l’année, Massive prévoit avoir doublé ce nombre. Elle a également commencé à fournir des services pour des jeux fonctionnant sur d’autres consoles et dans les micro- ordinateurs. IGA prévoit l’imiter d’ici la fin de l’année et doubler son réseau de jeu comprenant des panneaux d’affichage virtuel en 2008.

Autre obstacle : la technologie utilisée ne permet de diffuser qu’un seul type d’annonces. ” La plupart des publicités diffusées dans les jeux sont de simples images insérées dans des affiches, des posters ou sur des tracts virtuels, ce qui limite l’interactivité. Il s’agit rarement de publicités vidéo “, indique M. Townsend.

Il s’attend toutefois à de rapides progrès. ” D’ici trois ans, il y aura beaucoup de publicités vidéo. Ce format comptera alors pour le quart de nos revenus “, ajoute le président d’IGA.