10 Déc 2007 Les jours des blogueurs québécois sont-ils comptés ?
Voici un article intéressant de Jérôme Plantevin paru la semaine dernière dans le Journal Les Affaires. Que pensez-vous de tout ça ?
Article de Jérôme Plantevin, Journal LesAffaires, 6 décembre
Une poursuite judicaire déposée il y a quelques jours pourrait changer la face de la blogosphère québécoise et amener les blogueurs à contrôler ce qui s’écrit sur leurs pages.
Une avocate de Québec, Susan Corriveau, poursuit pour 200 000 $ le blogueur Richard Martineau et son diffuseur, le portail Internet Canoë. Selon elle, des propos diffamatoires et haineux ont été publiés à son endroit par des internautes sur le blogue de M. Martineau. Ces propos ont été écrits par des internautes, mais l’avocate prétend que Canoë et M. Martineau sont responsables du préjudice au même titre que les auteurs eux-mêmes.
” Si Mme Corriveau gagne, cela va envoyer un message très clair aux blogueurs. Vous ne pouvez plus faire ce que vous voulez et laisser vos internautes dirent ce qu’ils veulent au mépris de la loi “, estime Karim Benyekhlef, professeur de droit public de l’Université de Montréal. Les blogueurs ne pourront plus invoquer une politique d’utilisation qui, comme les blogues de Canoë, rend seuls responsables les internautes du contenu et des propos qu’ils diffusent. Ils devront exercer un contrôle plus rigoureux.
Ce contrôle risque de ternir l’attrait de ces tribunes libres et certains blogues pourraient disparaître. ” Mais est-ce grave dans certains cas ? ” se demande M. Benyekhlef.
Les poursuites comme celle de Susan Corriveau ne sont pas uniques au Québec. En France et aux États-Unis, les premiers procès contre des blogueurs remontent à 2004. Cela n’aurait pas fait diminuer le nombre de ceux-ci, bien au contraire.