RDV Média: Obama 2.0, Confucius et somnifère

Je vais peut-être me mettre quelques personnes à dos, mais pourquoi ai-je souvent l’impression de m’être fait avoir quand je reviens d’une conférence Infopresse ?

image Les conférences Infopresse auxquelles j’assiste depuis des années me font penser à un “craving” de McDo. Le BigMac semble appétissant mais après l’avoir englouti je regrette de l’avoir fait parce que ce n’était pas si bon que ça.  Et malgré la déception, étrangement, je finis toujours par retourner au McDo.

Alors je me console généralement en me disant que c’était tout de même une belle occasion de faire mon “PR”, rencontrer de nouvelles personnes, d’autres confrères, échanger sur des enjeux d’industrie, etc. Mais encore, pour revenir à ma métaphore, c’est comme dire que le BigMac n’était pas si bon que ça mais que je me suis tout de même bien amusé dans le parc de jeux pour enfants.

La différence notable entre McDo et les conférences Infopresse, c’est le prix. Hier le prix avoisinait 500$ par tête, certaines autre fois autour de 350$-400$. Je suis totalement en accord qu’il faille payer la salle, le staff, la bouffe et “certains” conférenciers, mais je suis perplexe que 350 000$ fut amassé pour livrer un produit de si piètre qualité.

En fait, j’en veux surtout aux panelistes, aux modérateurs et aux organisateurs de ces conférences. Parmi les conférences auxquelles j’ai assisté hier:


 
Inspiration : Le meilleur de la créativité média à l’international

imageLa journée a commencé par une présentation du conférencier international Kevin Flatt, vice-président exécutif et directeur de création exécutif, pratiques numériques, de Leo Burnett et Arc, Chicago,

Je dois vous avouer que j’ai rarement vu un conférencier aussi blâsant. Comme certains me partageaient à la fin de cette conférence: “À croire que les meilleurs créateurs ne sont pas nécessairement les meilleurs orateurs”.

Je n’en reviens pas encore, le conférencier lisait son texte pendant 1 heure. Au moins, s’il était divertissant, mais non c’était d’un ton monocorde. Mince consolation, cela m’a rassuré sur mes compétences d’orateur, je me suis dit que je ne pouvais pas être pire que ça lors de mes conférences.

Cependant, pour être franc, la seconde partie de la conférence qui mettait en vedette les campagnes à succès à l’international était à mon avis très inspirante. Mais ce n’était pas grâce à l’orateur. Considérant sa faiblesse, il devrait limiter ses interventions et se concentrer sur les campagnes à succès.
 
Quel avenir pour les médias ?

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Pierre Dion

Président et chef de la direction
Groupe TVA

Luc Sabbatini

Président
Astral Media Affichage

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Mario Cecchini
Vice-président
Corus Québec

Natalie Larivière
Présidente
Médias Transcontinental

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Animé par
Alain Tardy
Président Conseil des directeurs médias du Québec

Vice-président, service médias
Marketel

La toute première table ronde, tenue en plénière, sur l’avenir des médias était animée par une série de présidents et de vice-présidents d’entreprises dans le secteur des médias.

Je vous résume les grandes lignes:  On est bon, on a fait du chemin, quelques anecdotes d’il y a 10-15 ans, notre média va survivre, il sera différent, on doit repenser nos modèles d’affaires, on s’adapte,  l’avenir s’annonce prometteur. Bref, des discours vides de sens.

Qu’est-ce que le web a changé pour vous, dans vos modèles d’affaires ?
Notre façon de travailler, on ne peu plus travailler en silo, la fréquence des nouvelles et nos animateurs sont maintenant sur Twitter et Facebook et interagissent avec le public.

Quelques autres débats hors sujet tel que:
On aimerait avoir accès direct au client. Certaines agences ne sont pas assez proactives. Elles dorment au gaz. On peut faire mieux. Mais on ne veut pas dire qu’on veut “by-passer” les agences, elles sont nos complices. On veut travailler ensemble: Agence-Client-Média.

Quelques citations:

“On fonctionne encore par divisions, alors que les consommateurs, eux, ne font pas de différence quant ils font du «multitasking»”, a souligné Natalie Larivière.

“On n’est plus un diffuseur. On est une entreprise de contenus”, a pour sa part dit Pierre Dion.

Bref, aucun réel débat sur l’avenir pour les médias en cette ère numérique, aucune nouveauté, aucun sujet controversé. Dommage.

L’intervention de Pierre Delagrave, président de Cossette Média et de Fjord Marketing Interactif + Technologie, un invité dans la salle, valait cependant son pesant d’or.  J’apprécie de plus en plus cet homme.

Comment mieux exploiter la radio à l’ère numérique ?

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André Lallier

Vice-président programmation
Astral Media Radio

Louis-Thomas Pelletier

Concepteur rédacteur pigiste

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André St-Amand

Vice-président programmation
Réseau Rythme FM

Directeur de la programmation
105.7 Rythme FM

Animée par
Sylvie La Salle

Présidente sortante Conseil des directeurs médias du Québec

Vice-présidente, directrice générale
Saint-Jacques Vallée The Mediaedge

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Frédéric Rondeau

Directeur médias

Bos

Joanne Leboeuf

Vice-présidente et directrice générale
BCRQ

Un autre panel a porté sur la radio à l’ère du numérique. Je dois vous avouer que je n’ai pas eu la patience d’assister à l’ensemble de cette conférence.

On s’était à nouveau écarté du sujet principal, dommage que la modératrice n’ait pas recentré le panel sur le thème de la journée: l’ère numérique.

Je me demande d’ailleurs pourquoi Infopresse n’est pas intervenu en voyant la liste de questions prévues:

  • Quelles stratégies mettre en place pour maximiser votre retour sur investissement ?
  • Comment utiliser la radio comme moyen de promotion, mais surtout pour augmenter votre notoriété ?
  • Comment la création et la créativité média en radio peuvent-elles augmenter l’impact de vos campagnes ?
  • Est-il possible de marier le contenu avec un annonceur ?
  • Quel est l’impact du web pour la radio ?

Une seule question axée sur l’ère numérique ! Ai-je mal comprit le thème de la journée ?

J’ai quitté la conférence lorsqu’une personne du panel a demandé comment fonctionnait la “pas si nouvelle” mesure PPM. Je n’en reviens pas encore. 10 minutes à parler du fonctionnement des PPM.

Comme dirait une personne chère, “il y a des claques qui se perdent”.

 
 

Autres panels

Quel est l’impact du numérique pour l’affichage ?
L’urgence de transformer les modèles d’affaires imprimés ?

Je ne peux malheureusement pas commenter ces panels, ils étaient en simultané avec les 2 panels commentés précédemment.  Je vous invite à partager votre avis aux lecteurs du blogue.

 

Le modèle d’affaires de la webtélé est-il viable ?

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Charles Lafortune

Animateur et comédien

Martin Ouellette

Président
Provokat

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Geneviève Rossier

Directrice générale, internet et services numériques
Société Radio-Canada

Maxime Fleurant

Cofondateur
Bombe.tv

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Dominique-Sébastien Forest

Vice-président médias numériques et commerce électronique
Canoë.ca

Animée par
Jean-Charles Rocha

Vice-président Conseil des directeurs médias du Québec

Vice-président média
Touché!PHD

Tout simplement rassasiant.

La fougue de Martin Ouellette, l’humour de Charles Lafortune, la profondeur de Geneviève Rossier, les défis de Maxime Fleurant, les moyens et les idéaux de Dominique Sébastien Forest, les question de Jean-Charles Rocha:  une recette parfaite.

Certes, le panel n’a pas eu le temps de débattre profondément sur les divers sujets amenés par le très habile modérateur, Jean-Charles Rocha, mais pour la première fois de la journée je voyais un retour sur investissement au prix de mon billet.

Un vrai débat sur divers sujets:

  • Quels sont les cas gagnants d’ici et d’ailleurs ?
  • Comment intégrer la publicité dans ce modèle d’affaires ?
  • Doit-on utiliser les 30 secondes télé ou adapter sa communication ?
  • Qui sont les acheteurs de ces nouveaux formats ?

Répliquer ou non le modèle interruptif ou intrusif de la télé, respect de l’usager, efficacité des formats, la rentabilité des modèles, etc.

Les interventions de Martin Ouellette et Charles Lafortune étaient délicieuses.

Autres conférences

Télé : les marques ont-elles leur place dans nos scénarios québécois ?

Yes We Did : L’utilisation des médias sociaux et la stratégie derrière la campagne 2.0 d’Obama

Je n’ai pas assisté aux 2 dernières conférences de la journée. La première ne m’intéressait peu et la seconde était pour moi qu’un résumé des nombreux articles sur le sujet. Cependant je peux très bien comprendre l’enthousiasme des invités quant à cette dernière présentation. Le sujet est passionnant.
 
 
Conclusion

J’ai mangé mon BigMac et je n’ai pas fini mes frites. Cependant, je crois bien revenir de temps à autres en espérant que ça me rassasiera.

Fin de la métaphore. Je suis certain qu’Infopresse peut arriver à rehausser la qualité et la profondeur de ses conférences. Il est un joueur apprécié et important dans l’industrie et je crois primordial qu’il améliore son produit:

  • Contrôle plus serré des sujets abordés et des questions posées
  • S’assurer que les panels abordent réellement des sujets de controverse
  • S’assurer une bonne représentation Agence-Média-Client sur chaque panel
  • Complémentarité de chacune des conférences
  • Éviter les monologues en favorisant les débats et l’interactivité avec la salle